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Libération

Le PS voit l'avenir dans ses racines.

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L'idée socialiste en débat lors du 30e anniversaire du congrès d'Epinay.
publié le 11 juin 2001 à 1h12

Léon s'est rappelé au bon souvenir de Lionel au bout de dix minutes. Samedi après-midi, concluant à La Défense un colloque du PS consacré à «l'idée socialiste», Lionel Jospin évoquait la «victoire éclatante» de Tony Blair lorsque son inconscient a pris le dessus. Soulignant «l'affirmation extrêmement forte dans le débat public» de la question des services publics, le Premier ministre s'est félicité qu'elle soit «prise en compte par les trotsk..., euh, par les travaillistes eux-mêmes». Applaudissements à tout rompre d'un millier de militants bidonnés, Jospin, impassible, s'est interrompu le temps que la salle se calme, puis a repris comme si de rien n'était. Brève récréation à l'issue d'une journée de remue-méninges sur l'état de santé du «réformisme» socialiste.

«Serviteur». Fidèle à son goût de théoriser «en marchant», Lionel Jospin s'est plu à empaqueter son action d'un ruban de cohérence doctrinale. Ecartant la Troisième Voie britannique, le Premier ministre s'est targué de conduire «la politique [...] la plus à gauche de toutes les démocraties occidentales. Même Jean-Luc (Mélenchon, leader de la Gauche socialiste et ministre de l'Enseignement professionnel, ndlr) m'en fait parfois l'aveu...». Histoire de valider ce brevet de respectabilité, Lionel Jospin a relativisé son adhésion à l'économie de marché: «Nous refusons la marchandisation du monde. [...] Le marché doit être un serviteur, il ne saurait être un maître.» Et pendant que quelque 20 000 per sonnes manifestaient c