Les mauvais augures s'accumulent sur la croissance française. Hier, dans une interview à l'hebdomadaire allemand Wirtschaftswoche, le directeur général du Fonds monétaire international (FMI), Horst Koehler, a dit observer «avec inquiétude» le ralentissement en cours de la croissance en France et en Allemagne, les deux principales économies de la zone euro. Le gouverneur de la Banque de France, Jean-Claude Trichet, qui siège au Conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE), lui a fait écho: indiquant que le consensus des experts sur la croissance potentielle de la France et de la zone euro se situe entre 2 % et 2,5 %, il a estimé que «2,5 % est plus pertinent que 2,25 % ou 2 %». L'Insee, qui attendra le 28 juin pour délivrer son oracle officiel, est sur la même longueur d'onde.
Le ministère de l'économie n'est pas en reste. Jeudi dernier, Laurent Fabius avait indiqué aux députés que la croissance en 2001 serait sans doute «plus proche de 2,7 %» que des 2,9 % anticipés il y a encore trois mois... Mais selon nos informations, certains en interne travaillent déjà sur une hypothèse de croissance de 2,4 % (Libération du 12 juin). Un scénario qui n'était pas destiné à sortir de la citadelle Bercy. Hier, Florence Parly, la secrétaire d'Etat au Budget, a tenu à préciser à Libération: «La prévision de croissance du produit intérieur brut en 2001 du ministère des Finances reste inchangée et toute autre indication aujourd'hui est dépourvue de fondement.» Et la ministre d