La gauche y voit «une nécessité», l'avènement du «Président citoyen». La droite, un «texte de circonstance», «le début de la campagne électorale». Les députés voteront le 19 juin majoritairement en faveur de la modification du statut pénal du Président. Avant cette procédure solennelle, l'Assemblée a examiné, hier, les trois articles de la proposition de loi constitutionnelle. Elle a été déposée par Jean-Marc Ayrault au nom du groupe socialiste et vise à faire du Président un justiciable comme les autres. C'est l'occasion de contrer l'opération Montebourg (lire ci-contre), et de semer le désordre à droite. Ce texte n'a pourtant aucune chance d'aboutir. Par son caractère constitutionnel, il doit être voté, dans les mêmes termes, par l'Assemblée nationale et le Sénat. Puis soumis à référendum...
Cela n'a pas empêché l'Assemblée de débattre. Bernard Roman, président socialiste de la Commission des lois, puis Marylise Lebranchu, la garde des Sceaux, ont livré un argumentaire purement juridique. Comme s'ils voulaient démentir, par avance, les accusations de l'opposition qui voit dans ce texte une loi anti-Chirac. Le député du Nord s'est interrogé à haute voix: «Quel message adresserions-nous à nos concitoyens en montrant le visage d'un monde politique redoutant la justice de son pays et continuant à protéger le premier des siens?» La ministre, elle, a plaidé pour «une nouvelle vision de la fonction présidentielle, plus citoyenne et moins sacrée». Jean-Louis Debré, pour sa part, a