Qui veut s'attaquer aux inégalités doit défendre bec et ongles l'impôt sur le revenu. Laurent Fabius risque de froncer le nez à la lecture de l'un des deux rapports sur les inégalités que le Conseil d'analyse économique (CAE) dévoile aujourd'hui. Depuis quelques semaines, le ministre de l'Economie le répète à l'envi : le gouvernement respectera à la lettre le plan d'allègements des impôts sur trois ans dévoilé l'été dernier. Utile rappel à l'ordre : les alliés pluriels et une frange importante du Parti socialiste n'ont jamais caché leur réticence vis-à-vis d'une mesure phare du plan fiscal, la baisse du barème de l'impôt sur le revenu (IR), y compris pour les tranches supérieures. Au point que PCF, Verts et radicaux avaient menacé à l'automne de ne pas voter le budget 2001.
Le 6 juin, profitant du débat d'orientation budgétaire, tous sont repartis à l'offensive. «Ce ne sont pas les prélèvements que contestent nos concitoyens mais l'injustice, l'opacité et l'inégalité de ces prélèvements», a martelé Jean Vila, député PCF des Pyrénées-Orientales, avant de qualifier d'«inacceptable» la baisse programmée de l'IR. Le député vert du Val-d'Oise, Yves Cochet, lui a prêté main forte : un amendement réclamant l'annulation de la baisse des taux supérieurs d'imposition sera déposé cet automne dans le cadre de l'examen du budget 2002.
Les deux rapports publiés aujourd'hui pourraient bien faire monter la pression de plusieurs crans sur le ministre de l'Economie. Le premier, signé par Tony A