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Libération
Interview

«La droite a besoin d'une thérapie différente».

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publié le 18 juin 2001 à 1h17

Jean-Louis Bourlanges est député européen UDF, auteur de Droite année zéro.

Depuis vingt ans, la droite rêve d'un congrès d'Epinay. Pourquoi n'a-t-elle pas réussi à en mettre un sur pied?

On se demande bien pourquoi la droite rêve d'un congrès d'Epinay. Epinay, c'est trois choses: une opération de commando de la bande à Mitterrand sur la vieille SFIO avec la complicité de quelques grands barons socialistes comme Defferre et Mauroy; une entreprise de radicalisation idéologique qui a permis aux socialistes de plumer la volaille communiste mais dont les effets pervers sont, un quart de siècle plus tard, encore sensibles; une alliance strangulatoire avec le Parti communiste, destinée à renverser le rapport de force entre les deux partis, alliance qui a magnifiquement fonctionné. Epinay, c'est donc un coup de main tactique, un coup de barre idéologique et un coup tordu stratégique. A droite, la situation paraît moins caractérisée par un affrontement de partis que par l'incapacité globale du système à jouer son rôle de sélectionneur de candidats, de régulateur de conflits et d'arbitre des programmes. La thérapie doit donc être d'une nature différente.

Faut-il mettre en cause l'incapacité de la droite à se donner des règles démocratiques pour désigner son candidat à la présidentielle?

La question de la sélection démocratique des candidats aux différentes élections est essentielle. Si la gauche s'est relevée des années Mitterrand et du traumatisme du congrès de Rennes, elle le doit à la