A l'époque secrétaire du comité central et membre du bureau politique du PCF, Roland Leroy évoque la «prudence» des communistes devant l'issue du congrès d'Epinay. «Surprise» par la prise du pouvoir de François Mitterrand, la direction du PCF se félicite cependant du choix de l'union de la gauche. Roland Leroy est désigné pour conduire la délégation communiste lors de la négociation du programme commun. Interview.
Pour le PCF, le choix unitaire du PS à Epinay, c'est une bonne nouvelle?
Nous avions adressé une longue lettre aux congressistes dans laquelle nous nous appuyions sur nos discussions en cours avec l'équipe d'Alain Savary pour argumenter sur la nécessité de conclure ce que nous appelions un «programme commun de lutte et de gouvernement». Le déroulement du congrès, marqué par la prise du pouvoir de François Mitterrand, nous a un peu surpris. Notre réaction immédiate fut donc prudente: nous avons enregistré que le PS se prononçait pour la recherche de l'union avec nous et nous avons regretté qu'il décide de repousser de plusieurs mois les discussions autour d'un programme commun. Mais le sens de l'opération de Mitterrand, qui voulait assurer les conditions de la prédominance du PS, ne nous est apparu que beaucoup plus tard.
Georges Marchais dénonce pourtant «l'ambiguïté» d'Epinay?
C'était pour déplorer le délai que le PS voulait imposer avant de reprendre les discussions, pas pour remettre en cause la nature de l'union elle-même. Nous avons totalement sous-estimé un autre