C'est l'entourage de Laurent Fabius qui le dit : «Tout le monde est d'accord pour donner un coup de pouce au Smic le 1er juillet.» Sous-entendu, le ministre de l'Economie aussi. C'est donc officiel : plus personne au sein du gouvernement ne s'oppose à un relèvement du Smic horaire au-delà du minimum légal. L'ampleur du coup de pouce sera discutée le 25 juin lors de la Commission nationale de la négociation collective et rendu publique le 27 juin en Conseil des ministres.
Jeudi, Fabius s'était montré autrement prudent : «Pour faire le choix, on tiendra compte de trois facteurs : la hausse des prix qui est plus forte qu'envisagé, la participation des salariés smicards aux fruits de la croissance et la priorité accordée à l'emploi», avait-il indiqué. Et de fait, Bercy admet avoir balancé. Sous l'effet du passage aux 35 heures et de l'inflation, le Smic horaire augmentera mécaniquement de 3,6 % au 1er juillet. «Dans une conjoncture moins favorable que les années passées, un coup de pouce qui renchérirait le coût du travail pourrait inciter les entreprises à repousser leurs embauches», précise l'entourage du ministre.
«Coup de fouet». Ces «hésitations» n'ont aujourd'hui plus cours. Entre-temps, la tension politique est montée de plusieurs crans. Vendredi, le député communiste Maxime Gremetz donnait le ton dans une lettre à Laurent Fabius. Se disant «persuadé que le gouvernement, sensible aux difficultés des catégories les plus défavorisées, ne lésinera pas», le député de la Somme s