L'issue de l'affrontement entre les patrons du Medef et le gouvernement sur la gestion de l'assurance maladie est une fois de plus entre les mains de Nicole Notat. Reçue hier par le Premier ministre, après Marc Blondel (FO) et Alain Deleu (CFTC), la secrétaire générale de la CFDT s'est employée à démontrer à Lionel Jospin qu'une solution pouvait être trouvée. C'est au gouvernement d'ouvrir le «chantier de l'avenir de la protection sociale», lui a-t-elle dit.

Au même moment, le conseil exécutif du Medef arrêtait sa position, en forme d'ultimatum. Soit le gouvernement restitue au budget de l'assurance maladie les 3 milliards de francs prélevés pour financer les 35 heures en 2001 et s'engage à redonner un vrai pouvoir de décision à ses administrateurs, soit l'organisation patronale ne renouvelle pas à l'échéance du 31 juillet le mandat de ses représentants dans les conseils d'administration. Elle laisserait alors le gouvernement se débrouiller avec les dépenses de santé, et surtout Lionel Jospin traîner pendant la campagne présidentielle une image de fossoyeur de la Sécu.

La mission bons offices de Nicole Notat est à l'origine de la décision prise par le Premier ministre de recevoir en ce début de semaine l'ensemble des partenaires sociaux. La secrétaire générale de la CFDT avait dès avril fait clairement comprendre qu'en cas de clash à la Sécurité sociale son syndicat en ferait porter la responsabilité au gouvernement. Le leader du PS, François Hollande, a alors suggéré à Lionel