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Libération

Le statut pénal occupe l'Assemblée.

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La proposition PS a été votée. Montebourg attend d'autres signatures.
publié le 20 juin 2001 à 1h18

Un vote pour rien? Les députés ont adopté hier en première lecture, par 283 voix contre 241, la proposition de loi constitutionnelle du groupe socialiste qui fait du président de la République un justiciable presque comme les autres (1). Le gouvernement, par la voix de Marylise Lebranchu, garde des Sceaux, a manifesté la volonté de voir ce texte inscrit dès octobre à l'ordre du jour du Sénat. Pourtant, ces dispositions législatives n'ont aucune chance d'aboutir avant la fin de la législature. En effet, le caractère constitutionnel de la proposition de loi oblige à un vote conforme des deux Chambres. Puis son approbation par référendum.

Alors qu'il est mort d'un point de vue législatif, ce texte, paradoxalement, est bien vivant du point de vue politique. Ne serait-ce que parce que la question du statut pénal du président de la République, et plus globalement son rapport à la justice, va occuper une bonne partie du débat électoral.

De ce point de vue, la campagne présidentielle a déjà commencé. Chirac et Jospin se tiennent dans un mouchoir de poche (2). Pas étonnant que Jean-Christophe Cambadélis s'en prenne aujourd'hui au «cabinet noir de l'Elysée» (lire ci-dessous). Une allégation qui trouve bizarrement écho à droite. Alain Madelin, hier, a constaté l'établissement d'«officines» de part et d'autre du côté de la Seine. Celles qui, «auprès du Président, visent le Premier ministre. Et inversement». A la question de savoir s'il était ou non victime desdites officines, le candidat