A chacun son anniversaire radical. Lionel Jospin a participé hier à la mairie du XVIIIe arrondissement à la clôture du colloque sur les cent ans du radicalisme, organisé par le Parti radical de gauche (PRG), l'une des formations de la gauche plurielle. Pour sa part, Jacques Chirac inaugurera samedi une exposition organisée par le Parti radical de la rue de Valois, une des composantes de l'UDF, et dont le président, François Loos, est un fervent soutien de... François Bayrou. Serge Bernstein, professeur à Sciences politiques, raconte comment, en un siècle, le Parti radical, fondé le 21 juin 1901, a connu son apogée puis son déclin.
Quand le radicalisme est-il né, exactement ?
Importé de Grande-Bretagne, le terme «radicalisme» apparaît vers 1820 pour désigner les républicains. En tant que programme politique, le radicalisme naît lors des élections de 1841, avec la campagne de Ledru-Rollin dans la Sarthe. C'est alors la volonté d'organiser la société industrielle en train d'émerger. Les radicaux ne remettent pas en cause la propriété privée, mais exigent la nationalisation de ce qu'ils appellent les «monopoles de fait» chemins de fer, mines et le développement des oeuvres d'assistance pour les plus démunis. Dans leur conception de la société, l'individu doit pouvoir progresser grâce à son travail, son épargne, son talent, mais l'Etat doit aussi créer le cadre nécessaire de cet épanouissement. Les premiers, ils plaident pour la gratuité et la laïcité de l'école. Ce n'est qu'av