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Le PS déborde par la déferlante ATTAC

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L'association antimondialisation fête ses deux ans.
publié le 21 juin 2001 à 1h18

C'est un grain de sable qui fait grincer les caciques socialistes. Avec en vue un risque de grippage de la mécanique présidentielle de Lionel Jospin. En trois ans, Attac (Association pour la taxation des transactions financières pour l'aide aux citoyens, 30 000 adhérents) a pris ses marques dans le paysage politique ; et institutionnalise ses relais. Hier, la coordination Attac à l'Assemblée nationale tenait, deux ans après sa création, son assemblée générale. Elle en a profité pour annoncer un calendrier-lobbying. Au menu : nouvelle offensive en faveur de la taxe Tobin et appel à la mobilisation en faveur du forum social de Porto Alegre. Une façon de presser Lionel Jospin de «choisir son camp entre sa gauche et sa droite», note Yann Galut, animateur (Gauche socialiste, PS) de la coordination. «Le PS n'a pas vu l'accélération des événements depuis trois ans, dit-il. Il est passé à côté de Seattle, de Bové ou de l'Erika.»

Dialogue de sourds. Depuis les municipales, où les socialistes se sont vus contestés sur leur gauche, notamment par des listes «citoyennes», la donne a un peu changé. Début mai, Martine Aubry a jugé bon d'organiser rue de Solférino un après-midi consacré à la «mondialisation». La commission du «projet socialiste pour les années 2002-2010» a ainsi auditionné à huis clos l'un des animateurs d'Attac, Christophe Aguiton.

Le 6 juin, c'est Olivier Schrameck, directeur de cabinet de Jospin, qui a reçu, deux heures durant, Bernard Cassen, le président d'Attac. Lequel