René Dumont a été incinéré vendredi, avec un bâton de berger et une canne achetée à New York qui «représentait sa bataille contre la guerre du Golfe». La compagne de l'agronome, Charlotte Paquet, avait souhaité que la cérémonie, au crématorium du Père-Lachaise à Paris, se déroule dans la stricte intimité. Manière de tirer un trait sur le captage d'héritage qui a nimbé les dernières heures du «père de l'écologie politique». Ni Alain Lipietz, le vainqueur des primaires vertes qui avait pu lui arracher un soutien «du bout des lèvres», ni Noël Mamère n'étaient présents. Des proches, rien que des proches. Des agronomes et peu de politiques: Lionel Jospin et son frère Olivier, Dominique Voynet, avec un bouquet de roses blanches, Guy Hascoët, secrétaire d'Etat à l'Economie solidaire. Pour expliquer ces présences, Charlotte Paquet a raconté que René Dumont avait rêvé «d'amener l'écologie vers la gauche». Qu'il disait: «Dominique, elle fait ce qu'elle veut.» Et qu'«il avait fait sauter sur ses genoux Jospin». Elle a précisé qu'«Olivier fait partie de la famille». «J'ai fait sa connaissance quand il était arrivé à un âge de la vie où la plupart des gens ont renoncé», s'est souvenue Voynet. «Plutôt que l'homme âgé, debout, combattant mais quand même âgé», Lionel Jospin a préféré évoquer le temps où ses parents étaient amis intimes avec l'agronome: «Je l'ai vu dès l'enfance. Il a été pour moi une référence. On peut penser que sa pensée était pessimiste. Et pourtant il y avait quelque ch
Dumont incinéré par les siens.
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par Gilles BRESSON
publié le 23 juin 2001 à 1h20
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