Chaque mardi, il prend son TGV à 6 h 30. Et arrive, rituellement, avec 5 mn de retard au petit-déjeuner des dirigeants socialistes, à Matignon. Puis il bougonne quand on ne l'écoute pas assez... Depuis 1997, Jean-Marc Ayrault, président du groupe PS à l'Assemblée nationale, est l'un des hommes clés du système Jospin. En cette fin de session parlementaire, qu'il s'agisse de la modernisation sociale ou des free parties, le maire de Nantes est devenu la boussole parlementaire de Lionel Jospin.
Demain, une scène inhabituelle se déroulera à la commission des lois: la proposition de Daniel Vaillant, stipulant la déclaration préalable des free parties, sera repoussée par les députés PS. Depuis le début, Ayrault, lui-même «organisateur» d'une rave lors de sa réélection à la mairie de Nantes en 1995, bataille contre tout traitement législatif du sujet. Il a reçu les associations d'organisateurs, plaidé auprès de Matignon et marqué son opposition à Vaillant. Mardi, il a prévenu le Premier ministre: l'amendement ne passera pas. Jospin a alors décidé le retrait de la saisie du matériel, sans évacuer totalement le principe de l'amendement. Jeudi, il est allé plus loin: «C'est le Parlement qui décidera.» Comprendre: le groupe PS. Ayrault a gagné.
«Niet». La semaine précédente, le même Ayrault a été à la manoeuvre deux jours durant pour arracher le vote communiste du projet de loi de modernisation. En tandem avec François Hollande, numéro un du PS, il a négocié avec Alain Bocquet, président