Lionel Jospin fait service minimum sur le Smic. Le Premier ministre a arrêté le curseur vendredi à l'issue d'un tête-à-tête avec son ministre de l'Economie, Laurent Fabius. Au cheveu près. Avertie par téléphone, Elisabeth Guigou, ministre de l'Emploi, a fait entendre sa petite musique à l'oreille de Jospin: «Nous avons discuté tous le week-end entre 3,9 % et 4,1 %», affirme-t-on rue de Grenelle. Hier, les partenaires sociaux, réunis au sein de la Commission de la négociation collective, ont appris de la bouche de Guigou le résultat de ce tumulte: le Smic horaire sera relevé de 4,05 % au 1er juillet. De 42,02 francs, il passe à 43,72 francs brut. Cette hausse sera officialisée demain en Conseil des ministres. C'est mieux qu'en 2000 (+3,2 %), et mieux qu'en 1999 (+1,24 %). C'est mieux aussi qu'en 1997, alors même que Jospin venait de prendre les rênes du gouvernement.
Hausse mécanique. Pourtant, cette fois, le volontarisme politique est pour peu de chose dans l'amélioration des fins de mois des smicards. Dopé par les «bouffées inflationnistes» du printemps et le dynamisme du salaire horaire de base ouvrier, le Smic horaire aurait de toute façon mécaniquement augmenté de 3,76 %. Le coup de pouce gouvernemental n'excède donc pas 0,29 %.
Une broutille. Les alliés pluriels n'ont pas manqué de s'en offusquer. «C'est notoirement insuffisant», s'est exclamé le PCF, qui avait plaidé pour «un coup de fouet» de 5 %. «C'est une hausse bien timide», ont affirmé les Verts, qui regrettent dan