Paris vaut bien l'Assemblée nationale. Hier, les députés ont adopté la réforme du statut de la capitale après de nombreuses heures d'âpres débats. «Avec vos dispositions en matière de sécurité, Paris paie, mais n'a le droit que de la boucler», a ainsi lancé, furibard, le député (DL) Laurent Dominati à l'issue des travaux.
«Statut colonial». La sécurité est devenue le thème central des discussions sur le statut de Paris, réformé dans le projet de loi de «sécurité de proximité». La discussion d'hier avait déjà eu lieu, il y a quelques semaines, au Conseil de Paris, avec les mêmes, le sénateur et maire de Paris Bertrand Delanoë excepté: Philippe Séguin et Pierre Lellouche (RPR), Daniel Vaillant, ministre de l'Intérieur, et Christophe Caresche (PS), Claude Goasguen et Laurent Dominati (DL) et Georges Sarre (MDC), tous conseillers de Paris.
Le changement de cadre était néanmoins nécessaire: toucher à Paris, c'est toucher à la loi et à l'Etat, la capitale bénéficiant d'un statut particulier régit par la loi PML de 1982. En son coeur, la mainmise étatique absolue sur la sécurité de la capitale, dont l'origine remonte à Bonaparte, qui agace à droite. «Paris vit sous un statut colonial», s'est emporté Philippe Séguin.
Au Conseil de Paris, Bertrand Delanoë avait souligné que les élus municipaux devaient se contenter de «donner leur avis sur les amendements» proposés par les députés PS de la capitale... La «voie» des amendements pour réformer la loi PML «a été choisie contre toute attente