Après les techniques douces («petit clic-grand choc»), après les images gore et le «parler vrai», voici venu le temps du réalisme. La dernière campagne de la Sécurité routière, diffusée dès demain, inaugure un style. Elle ne montre pas de sang, mais elle est très brutale. En narrant l'accident banal, en pointant que les comportements courants peuvent être mortels, sans montrer les morts tout en montrant l'accident, elle frappe le téléspectateur. Sera-t-elle pour autant efficace sur l'automobiliste?
Tout commence par deux histoires. Dans une voiture, une jolie petite fille, un couple. L'ours en peluche tombe par terre. La petite fille détache sa ceinture pour le ramasser. Le papa parle, la petite fille aussi. On dirait qu'ils se racontent des trucs, mais on n'entend pas ce qu'ils se disent. Soudain le père freine. «Comme d'habitude», il n'a pas respecté les distances de sécurité. La seconde histoire se déroule sur une route droite bordée d'arbres. Le père emmène sa famille à la campagne. On entend les oiseaux. Il emprunte une route qu'il connaît par coeur. Il roule à 110 km/h. Il l'aime bien cette route, alors, il roule vite, le père. A la sortie de la courbe, il y a un camion. Bien sûr, les deux histoires finissent mal. Dans la première, la voiture freine pour éviter celle qui la précède. Dans le choc, la petite fille est tuée sur le coup. Dans la deuxième, la voiture s'encastre sous le camion. Toute la famille y passe.
Réalisme. Réalisés par Rémi Belvaux, met