Money, money. Déjà épinglé pour ses vacances dans le sultanat d'Oman en 1993 puis à l'île Maurice en 2000, Jacques Chirac, cette fois, est soupçonné de s'être offert, entre 1992 et 1995, pour 2 429 000Êfrancs (environ 370 300 euros) de voyages en argent liquide. Ce qui intéresse les juges Armand Riberolles, Marc Brisset-Foucault et Renaud Van Ruymbeke qui souhaitent entendre le Président au titre de témoin assisté. Ils le soupçonnent de s'être servi dans la caisse des marchés publics d'Ile-de-France pour s'offrir, à lui et ses proches, des escapades. Son épouse Bernadette, sa fille Claude et son ancien ami, Thierry Rey, ainsi que le sénateur Maurice Ul rich, pourraient être entendus prochainement par la justice, selon Le Monde. Dans un communiqué, l'Elysée a fait savoir, lundi: «Ces prélèvements provenaient de pri mes perçues par Jacques Chirac en sa qualité de ministre et de Premier ministre et d'argent personnel ou familial.» Cette défense qui s'appuie sur l'utilisation de fonds spéciaux donc secrets tient difficilement. Au moment des faits, le maire de Paris n'était plus à Matignon depuis quatre ans. Quant à ministre tout court, cela remonterait à 1974, lorsqu'il était à l'Intérieur. Voilà belle lurette qu'en principe il ne bénéficiait plus de «primes». «Cette ligne de défense est amusante», observe un proche du Président qui confirme: «Il payait toujours en liquide» ses déplacements. Le même ajoute: «Il faudra trouver, le moment venu, une explication convaincante.» A
Nouvelle querelle des fonds secrets.
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publié le 27 juin 2001 à 1h22
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