La blague a fait le tour des jardins de Matignon. C'était hier à l'heure du déjeuner. Lionel Jospin accueillait l'ensemble des parlementaires de la majorité plurielle, députés européens compris, ainsi que ses ministres pour la garden-party célébrant la fin de la session parlementaire. A la veille des vacances, l'ambiance était, paraît-il, aussi «décontractée que conviviale». Et donc propice à la facétie. Les élus s'interrogeaient mutuellement : «Dis-moi, si tu avais à choisir, partirais-tu en congé avec Jospin ou avec Chirac ?» La réponse est souvent empreinte d'ambiguïté : «Ben, avec Lionel, quand même...» Et le plaisantin de se marrer : «Moi, plutôt avec Chirac. Au moins, lui, il paie les billets d'avion.»

Saison des labours. L'histoire n'est pas parvenue jusqu'aux oreilles du chef du gouvernement. Comme souvent, Jospin était sérieux. Même si «l'austère» s'est tout de même «marré» en évoquant «la solidité de la majorité plurielle» à propos de la loi de modernisation sociale. Robert Hue, présent sur la pelouse de Matignon, a dû apprécier. «Fier» de ce qui a été accompli, Lionel Jospin a vanté une nouvelle fois le principe de rassemblement des forces de gauche. Condition nécessaire pour bien préparer l'avenir électoral. «La diversité s'exprimera, a-t-il pronostiqué. Mais la solidarité sera importante.» Parce que «les batailles se mèneront partout». Notamment dans les circonscriptions législatives.

Jospin a ainsi invité les députés à «labourer [leurs terres électorales] au cour