Il était 19 h 40 lorsque Daniel Vaillant s'est levé. Solennel, il a prévenu : «Je vais donner la position du ministre de l'Intérieur.» D'un ton ferme, encouragé par la droite, il a longuement démonté l'argumentaire des députés socialistes hostiles à la déclaration préalable des raves. Spectacle rare d'un membre du gouvernement administrant une leçon de morale aux députés PS...
Blessures. Hier soir, le psychodrame socialisto-socialiste sur les raves parties a pris fin. L'amendement litigieux a finalement été repoussé, comme l'avait demandé Lionel Jospin mardi matin. Mais le dénouement a fait apparaître au grand jour les blessures. Déjà, dans l'après-midi, le ministre de l'Intérieur avait tenté une ultime offensive. Soutenu par quelques députés PS, il a suggéré un sous-amendement instituant un code de bonne conduite avec les organisateurs. En cas de refus, ils auraient alors été soumis à l'obligation de déclaration préalable. Vers 16 heures, au cours d'une brève discussion, François Hollande, patron du PS, et Jean-Marc Ayrault, président du groupe PS à l'Assemblée nationale, ont obtenu qu'il renonce à l'idée.
Aussi, dans l'hémicycle, Daniel Vaillant a déballé ce qu'il avait sur le coeur. Pour exprimer ses trois «objections» au retrait de l'amendement, il a employé des mots forts : «Aucune activité, quelle qu'elle soit, ne peut se trouver en dehors du droit»; «dans ce domaine comme dans d'autres, il n'est pas de liberté sans sécurité»; «c'est pour moi une question de responsabil