Colmar envoyé spécial
Jacques Chirac aime beaucoup les militaires, mais pas au point d'en oublier les civils, bien plus nombreux parmi les électeurs. Lors de sa vingt et unième visite aux armées, hier à Colmar (Haut-Rhin), le chef de l'Etat a fait une escapade hors de la caserne pour aller parler aux élus alsaciens de sa «nouvelle dynamique démocratique». Mi-président, mi-candidat, en tout cas le plus loin possible de ses soucis de billets d'avion (lire aussi page 17).
Au «15-2», le 152e régiment d'infanterie, Jacques Chirac est d'abord venu vanter les mérites de l'unique grande réforme à laquelle il laissera son nom: la fin de la conscription, qui a reçu un dernier coup d'accélérateur mercredi. «J'ai décidé, en accord avec le gouvernement, la suspension anticipée du service militaire. C'est une décision que beaucoup de jeunes et de familles attendaient», a-t-il expliqué, félicitant les armées pour «l'extraordinaire défi» qu'elles ont relevé depuis le début de la professionnalisation en 1996. Comme toutes les unités, le «15-2», régiment des «Diables rouges», voit ses derniers appelés disparaître. Ils ne sont plus que 78 sur près d'un millier d'hommes, tous confinés à des tâches d'intendance (secrétaire, cuisinier ou mécanicien).
«Lassitude». Mais la politique n'est jamais loin, même de l'atelier de réparation de blindés AMX-10P, des engins à bout de souffle plus vieux que les soldats qui s'en servent. «Nos armées ont besoin de moyens. La priorité absolue doit être donnée aux ho