Laurent Fabius a repris la main in extremis. En admettant mercredi soir que la croissance française sera cette année «peut-être un peu inférieure à 2,5 %» et non pas «proche de 2,7 %» comme il le prétendait encore début juin, le ministre de l'Economie a évité de justesse le ridicule: être désavoué par l'Insee. Hier, cet institut indépendant par tradition mais dont Bercy a officiellement la tutelle a livré son oracle dans sa traditionnelle note de conjoncture: selon le document, la croissance ne progresserait que d'un modeste 2,3 % en 2001. Explications.
Pourquoi la croissance s'essouffle-t-elle? Trois moteurs tirent la machine économique: les exportations, l'investissement et la consommation. Le premier de ces trois réacteurs est en panne: «Après avoir progressé sur des rythmes annuels supérieurs à 10 % depuis la mi-1999, les exportations de la zone euro (commerce intrazone compris) stagnent en début d'année», dit l'Insee. Confrontées à une demande internationale en baisse, les entreprises ont revu à la baisse leurs projets. Elles ont puisé dans leurs stocks plutôt que d'investir. Conséquence: le deuxième réacteur tousse à son tour. «L'investissement des entreprises a progressé sur un rythme annuel d'à peine 2 % contre près de 12 % au second semestre 2000», indique Fabrice Lenglart, rédacteur en chef de la note. Seul le moteur numéro trois, à savoir la consommation, fonctionne à plein régime. C'est sur lui que repose désormais l'essentiel de la croissance française.
La consomm