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Chômage: un déclin difficile

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En mai, il enregistre une hausse de 0,3 %.
publié le 30 juin 2001 à 1h24

Il va être difficile au gouvernement d'afficher cette année une baisse significative du chômage. Pour la première fois depuis juin 1997, la courbe remonte. Et quoi qu'en dise la ministre de l'Emploi, Elisabeth Guigou qui estimait vendredi qu'il ne fallait pas «en tirer des conclusions sur un retournement», les 5 000 demandeurs de plus enregistrés par l'ANPE en mai marquent un tournant.

Acquis. Cette hausse de 0,3 % vient en effet après deux mois, mars et avril, moroses. Depuis trois ans, les contre-performances passagères ont toujours été effacées dès les mois suivants par des baisses spectaculaires. En 2000, elles s'inscrivaient dans un rythme de 40 000 chômeurs de moins chaque mois. Il aura fallu cinq mois en 2001 pour obtenir le même résultat. Et encore, grâce à l'acquis de janvier-février, la baisse étant quasiment nulle depuis trois mois.

L'examen plus approfondi des chiffres de l'ANPE montre que les entreprises sont entrées dans une phase de repli conjoncturel, très cohérente avec les prévisions de croissance (lire ci-dessus). Il ne s'agit pas de restructurations: malgré les annonces de plans sociaux, la part des licenciements économiques continue de se réduire ­ 14 500 en mai contre 16 700 un an plus tôt, et plus de 20 000 en mai 1999. Ceux qui viennent s'inscrire à l'ANPE sont d'abord les précaires: fin de contrats à durée déterminée (97 600, soit 27 % du total) et fin de missions d'intérim (34 300 contre 24 400 en mai 2000). Ce sont aussi les plus jeunes: le chômage e