On pourrait le croire abattu par le revers qu'il a essuyé. Il n'en est rien. Mercredi soir, les députés socialistes ont supprimé l'amendement «rave», malgré l'opposition du ministre de l'Intérieur (lire Libération du 28 juin). Pourtant, depuis quarante-huit heures, Daniel Vaillant apparaît à ses interlocuteurs étrangement satisfait. A tous, il a répété: «Mercredi soir, j'avais la majorité. Si j'avais voulu, je pouvais passer en force.» Il a des raisons de bomber le torse. Mercredi soir, plusieurs députés PS, sollicités par son entourage, ont soudain débarqué dans l'hémicycle pour le soutenir. A un quart d'heure du vote, les pointages au sein du groupe PS donnaient 32 voix pour la suppression et... 17 contre. Pour peu que la droite mobilise, l'amendement «rave» pouvait passer. Il a fallu d'ultimes discussions de travée pour que les pro-Vaillant renoncent à faire exploser le groupe PS.
Confusion. Vaillant, vainqueur malgré sa défaite? Sans aller aussi loin, la confusion qui a entouré ce dénouement est révélatrice d'un dossier dont les dirigeants du PS n'ont pas fini de tirer les leçons. Comment ont-ils pu passer ainsi à un cheveu du clash public? La faute à ces quelques députés PS qui, le 27 avril, ont voté un amendement du député RPR Thierry Mariani, permettant la saisie de la sono des raves parties? Au ministre de l'Intérieur, qui, au lieu d'engager le dialogue avec les organisateurs de free parties, a alors élaboré un contre-amendement relativement répressif? Ou bien, plus s