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Libération

La croissance recule, la droite profite.

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L'opposition fait ses choux gras des malheurs de Bercy.
publié le 30 juin 2001 à 1h24

La droite accumule les missiles économiques anti-Jospin. C'est avec un intérêt non dissimulé qu'elle a écouté tout au long de juin Laurent Fabius s'empêtrer dans ses prévisions de croissance, pour admettre, en bout de course mercredi, qu'elle serait en 2001 «un peu inférieure à 2,5 %». Son attention a décuplé quand, au lendemain de l'opération vérité du ministre de l'Economie, l'Insee a arrêté son propre curseur sur 2,3 %. En apprenant vendredi, qu'en mai, le chômage est reparti à la hausse pour la première fois depuis juillet, la droite n'y a plus tenu. Pour l'UDF Gilles de Robien, les Français vont bientôt «regretter la gestion à courte vue du gouvernement de M. Jospin». Le RPR, qui élabore samedi son programme présidentiel, a lui aussi dépêché ses chevau-légers. Le hussard Copé est le premier monté au front. Devant les caméras de France 2, le secrétaire général adjoint du parti gaulliste s'est fait suspicieux: «Il est temps que le gouvernement dise la vérité. Va-t-il pouvoir continuer d'assumer le petit programme de baisse d'impôts prévu, va-t-il réussir à maîtriser les déficits publics, est-ce qu'il ne cache pas la vérité par rapport à la situation du chômage?»

Artilleur. C'est tenir pour rien le discours de Laurent Fabius. Pressentant l'offensive, le ministre de l'Economie serine le même message depuis un mois: en dépit du ralentissement économique, le gouvernement «garde le cap», les baisses d'impôt annoncées «seront poursuivies», et les dépenses tenues. Quant à l'emplo