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Libération

Martine donne du temps au temps.

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Soucieuse de son avenir, elle refuserait Matignon et privilégie le travail de fond.
publié le 30 juin 2001 à 1h24

Les militants socialistes vont devoir changer de «tube». Pendant la campagne présidentielle de 1995, ils s'époumonaient aux cris de «Lionel à l'Elysée, Martine à Matignon!». L'année prochaine, il leur faudra remplacer «Martine» par «François», «Laurent», «Elisabeth» ou un (e) autre. «Quoiqu'il arrive», au printemps 2002, Martine Aubry ne sera pas le Premier ministre d'un Lionel Jospin devenu président de la République. L'heureux élu aurait beau la supplier qu'elle ne fléchirait pas. Car si «Martine» aime «Lionel», elle préfère les ch'tis: «J'ai fait un choix, je l'assumerai. Je n'ai pas dit aux Lillois que je voulais être leur maire pour les quitter au bout d'un an. Quoiqu'il arrive, je resterai maire et je serai candidate aux législatives. Et si je suis élue, je serai députée», confie-t-elle à Libération. Elue à la mairie le 18 mars avec un score plutôt décevant, elle écume depuis lors braderies, fêtes d'écoles et réunions d'associations: c'est son choix... et son «plaisir». Aubry ne met les pieds à Paris, chaque semaine, que du mardi matin au mercredi midi, pour plancher sur un projet socialiste pour les années 2002-2010 qu'elle promet «audacieux». La première pierre en sera posée samedi à Paris, lors d'un conseil national du PS consacré à la démocratie (sociale, institutionnelle et locale) à l'occasion duquel elle présentera un document de 50 pages intitulé «Une nouvelle ambition démocratique».

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