La polémique sur les billets d'avion payés cash par Jacques Chirac entre 1992 et 1995 va bon train. Dimanche, Noël Mamère, porte-parole des Verts, avait qualifié le chef de l'Etat de «ripou» pour avoir «pratiqué une forme de délinquance en col blanc». Hier, Vincent Peillon, son homologue du PS, a jugé les explications données par l'Elysée de «légèrement insuffisantes et de toute manière pas satisfaisantes, parce que les fonds de l'Etat ne sont pas faits pour partir en vacances». En écho à la «fracture sociale», thème central de la campagne présidentielle de Jacques Chirac en 1995, Vincent Peillon a observé: «Ce mode de vie qui consiste à s'offrir pour 240 millions de centimes de voyages en billets de banque choque nos compatriotes, quand on voit que [ceux-ci] considèrent qu'à partir de 1,9 million de francs de patrimoine on est riche dans ce pays, ce qui ne concerne que 10 % des Français.» Et de conclure: «Pour quelqu'un qui est très proche des Français, ça traduit un mode de vie assez éloigné du leur.»
Ce réquisitoire ressemble à une mise en garde contre les responsables chiraquiens qui, samedi lors du conseil national du RPR, avaient attaqué Lionel Jospin sur son passé trotskiste. Les socialistes, eux, qui font mine de pas faire campagne sur les affaires, s'étaient cantonnés à des allusions. «Jacques Chirac est le champion incontesté des voeux pieux. Il promet des réformes souvent payées à crédit mais, en terme de facturations, je ne serai pas exigeant», avait ironisé Franç