Popularité et «affaires» ne sont pas incompatibles. Jacques Chirac en sait quelque chose qui, malgré fonds secrets et marchés publics truqués, dame le pion à Lionel Jospin en intentions de vote au second tour de la présidentielle. Au vu de seize baromètres et sondages bimensuels (1), l'écart entre le Président et le Premier ministre s'est non seulement resserré mais inversé depuis la fin mai. Il est désormais de 4 points en faveur de Chirac, alors qu'il était jusqu'au début 2001 de 6 à 8 points en faveur de Jospin. L'occupant de l'Elysée a enregistré son score maximum début juin, avec 52 % des intentions de vote. Le Premier ministre, au zénith début février avec 54 % des intentions de vote, perd du terrain depuis. Dans un seul cas (mi-mai), les deux candidats sont à égalité. Autre enseignement de ces sondages: l'écart est considérable (autour de 20 points) entre ces candidats et la douzaine d'autres. Le Pen, presque toujours en troisième position (jusqu'à 10 % des intentions de votes) coiffe Hue (PCF) et Laguiller (Lutte ouvrière) qui dépassent généralement les 6 %. Suivent Madelin et Bayrou (autour des 5 %). En revanche, trois candidats semblent peu assurés d'atteindre la barre fatidique des 5 %: Boutin (apparentée UDF), Mégret (MNR) et Pasqua (RPF). Le Vert Lipietz n'est pas mieux servi, mais son apparition dans les enquêtes d'opinion est trop récente pour en tirer des conclusions.

(1) Il s'agit de seize baromètres ou sondages comportant des questions relatives à l'élection