Menu
Libération
Série

Strasbourg étranger aux siens.

Article réservé aux abonnés
Maghrébins, Turcs ou enfants d'immigrés vivent la politique au quotidien comme une relégation.
publié le 5 juillet 2001 à 23h59

Les municipales ont confirmé la désaffection des habitants des quartiers populaires pour les élections. «Libération» est allé questionner les cités de quatre villes de France.

Strasbourg de notre correspondante

Les municipales ont confirmé la désaffection des habitants des quartiers populaires pourles élections. «Libération» est allé questionner les cités de quatre villes de France.Au milieu de ce qui sert de place centrale au quartier dit sensible du Neuhof, à Strasbourg, une dizaine de jeunes discutent, plutôt de bonne humeur. Jusqu'à ce que le visiteur, accueilli avec distance, mais politesse, formule une demande incongrue: pourrait-on parler un peu de leur intérêt pour la politique? De la perception qu'ils ont des hommes et des femmes politiques? Les visages se ferment. Deux membres du groupe tournent les talons et filent, offensés. Les autres tentent de les justifier: «Ils ont trop de problèmes dans leur vie pour parler de ça.» Le plus bavard du groupe, 28 ans, explique: «Tant que c'est la galère, on ne peut même pas y penser. Moi, j'irai voter quand je serai marié, quand j'aurai un vrai travail et un logement.» Les autres approuvent.

Renseignements pris, de la dizaine de jeunes présents, âgés de 20 à 30 ans, aucun n'a voté aux dernières élections municipales ni, d'ailleurs, à nul autre des scrutins précédents. Un tiers n'a pas la nationalité française, et donc, le voudrait-il, ne pourrait pas voter. Trois ne sont pas inscrits sur les listes électorales. Les autres ne save