Est-il opportun de créer une nouvelle taxe au moment où le plan d'allégement fiscal du gouvernement s'apprête à donner sa pleine mesure? Telle est la principale question qui a animé, hier, le petit-déjeuner consacré à Matignon au volet «recettes» du projet de loi de finances 2002. Ressuscité par le Vert Yves Cochet lors de son entrée au gouvernement, le projet d'une «écotaxe» élargie aux entreprises polluantes grosses consommatrices d'éner gie risque de brouiller la lisibilité de la politique gouvernementale, axée, à la rentrée, sur les baisses d'impôt.

Rapport Charzat. Le ministre de l'Economie et des Finances, Laurent Fabius, s'est fait l'écho de cette crainte largement partagée par une tablée qui accueillait, notamment, le patron du PS, François Hollande, celui du groupe PS à l'Assemblée, Jean-Marc Ayrault, le président de la commission des Finances, Henri Emmanuelli, et le rapporteur du budget, Didier Migaud. Le problème posé, aucune décision n'a été prise.

Le locataire de Bercy s'est également fendu d'un nouvel exposé sur l'assombrissement de la conjoncture économique. Avant que les convives se réjouissent du nombre de bénéficiaires de la prime pour l'emploi, en septembre: important, il devrait atteindre 10 millions de personnes. Pomme de discorde au sein de la gauche plurielle, le rapport du député socialiste Michel Charzat, consacré aux moyens d'améliorer «l'attractivité économique de la France», a, lui, été évacué des discussions. Plusieurs participants ont jugé peu op