Dijon envoyée spéciale
Il y a des choses qui ne changent pas. Pour accéder au bureau du maire ou de ses adjoints, il faut toujours sonner à l'interphone, devant une impressionnante porte aveugle, et décliner ses nom et qualités à la voix ennuyée qui s'enquiert: «C'est pour quoi?» Mais il y a aussi des indices tangibles de changement. Une fois la porte franchie, dans l'imposant bureau des huissiers, la plaque de marbre, qui égrène la liste des maires de Dijon, de la Révolution à nos jours, a une petite mention de dorure toute fraîche. A côté de «Robert Poujade, 1971», a été récemment ajouté «2001». Le 18 mars, les Dijonnais ont refermé la page de trois décennies de règne de l'édile RPR pour mettre dans le fauteuil du palais ducal François Rebsamen, secrétaire national du PS aux fédérations.
Le nouveau maire n'a pas voulu que son nom soit gravé sur la plaque, en dessous des autres. Comme s'il avait bien le temps pour cela. Dijon n'est-elle pas fidèle à ses maires? Si l'on excepte un bref intermède, elle n'en a connu que deux depuis la fin de la guerre: Félix Kir, chanoine, et Robert Poujade, gaulliste. Le troisième, c'est Rebsamen, 49 ans, élu avec 52,14 % des voix face à Jean-François Bazin, RPR, dauphin désigné du maire sortant. Le nouveau maire a vite pris l'habitude. Il lâche facilement, au cours de la conversation: «J'ai dix ans pour changer la ville», quand il lui faudra, comme tout le monde, retourner aux urnes dans six ans. Ou encore: «L'extension du musée des Beaux-Arts