Olivier Schrameck, le directeur de cabinet de Matignon, est en possession d'un document inédit: la suite, écrite aux deux tiers, de l'Invention du possible, l'ouvrage publié par Lionel Jospin en 1991. Commencée début 1997, ce devait être l'une de ses armes pour l'élection législative de mars 1998. La dissolution surprise d'avril 1997 avait fait avorter le projet. Il y a quelque temps, le Premier ministre a reçu de nouvelles propositions pour reprendre la plume. Pour l'instant, il n'a pas retenu l'idée, mais ne l'a pas écartée totalement non plus. C'est que, à neuf mois de l'élection présidentielle, le chef du gouvernement entame une réflexion à la fois personnelle et politique dont la trêve estivale va marquer le point de départ.
Avec un nouvel élément greffé par Jacques Chirac lors de son intervention télévisée du 14 Juillet: le chef de l'Etat, de plus en plus candidat à sa propre succession, ne fera aucun cadeau. En réponse aux violentes attaques du président de la République, Lionel Jospin avait fait monter ses chevau-légers au créneau. Hier encore, dans le Journal du dimanche, François Hollande, le patron du PS, en rajoutait, estimant que Jacques Chirac se comporte «en opposant, voire en porte-parole du RPR». Le ton de la campagne est donné. Lionel Jospin sait que plus l'échéance approchera, plus il devra s'exposer en première ligne. Mais l'heure n'a pas encore sonné.
Vélo et tennis. Demain, dernier Conseil des ministres de la saison. Pendant ces quelques semaines de vacan