Pour faire sulfureux, on l'appelait le «dandy rouge». Il cultivait le personnage: cigarillo perpétuellement allumé (en lieu et place d'infatigables Gitanes maïs abandonnées dans les années 80), un manteau (négligemment, forcément) jeté sur les épaules et un sourire énigmatique semblant vouloir éclairer un propos tout aussi énigmatique. Guy Hermier, député communiste des Bouches-du-Rhône, est décédé samedi soir d'un long cancer, à l'âge de 61 ans. A lui seul, il incarnait une part de l'histoire du PCF depuis quarante ans.
Homme posé, né le 22 février 1940 à Créteil (Val-de-Marne) d'un père maçon, il entame très tôt un parcours d'apparatchik, estampillé modèle Marchais, dans l'ombre duquel le jeune Hermier a grandi. Son révélateur fut pourtant Roland Leroy, futur adversaire juré de Marchais. Nous sommes dans les années 1965-1966. Elève des écoles normales de Nîmes et Montpellier, il est remarqué pour sa pugnacité contre «les Italiens» de l'UEC (Union des étudiants communistes), ces communistes tels Bernard Kouchner ou Roland Castro envieux des camarades du PC italien qui tentent une franche déstalinisation. Dans le rôle du normalisateur, Guy Hermier ne laisse pas sa part aux chiens. Quelques mois plus tard, il aide à régler leur sort aux «trotskisants» menés par Alain Krivine, lui aussi chassé du PCF. Dès lors, une jolie carrière s'offre à Guy Hermier.
Affecté dans un premier temps dans le Val-de-Marne, le département de Georges Marchais, les échelons sont courts: membre du