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Libération

Défense: le retour du nucléaire

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Consensus Elysée-Matignon autour de la loi de programmation militaire.
publié le 31 juillet 2001 à 0h12

Quatre francs par jour et par Français. Au bout de six ans, cela fait 525 milliards de francs (80 milliards d'euros). Une coquette somme que l'Etat consacrera à l'achat d'équipement pour les armées (1) de 2003 à 2008. En tout cas, c'est ce que prévoit la loi de programmation militaire qui doit être adoptée ce matin en Conseil des ministres. Juste avant les vacances gouvernementales et dans un bel élan cohabitationniste.

Ce texte détermine la politique de défense du prochain quinquennat. Dès le début des travaux préparatoires en janvier 2000, Jacques Chirac et Lionel Jospin ont évité de s'affronter sur la défense. Le consensus règne sur la fin du service national comme sur les grands choix stratégiques. «Les deux candidats à la présidentielle ont préféré se débarrasser de cette question avant d'entrer en campagne», explique-t-on en substance dans leur entourage. Seul Bercy a fait de la résistance. Laurent Fabius ne souhaitait pas lâcher plus de 83 milliards de francs par an, alors que l'Elysée en demandait 92. Finalement, les deux têtes de l'exécutif se sont entendues sur 87,5 milliards.

Doutes. La principale nouveauté de cette loi de programmation est la remontée en puissance du nucléaire. «Il va nous pomper beaucoup d'argent», reconnaît un officier. Environ 18 milliards par an, sans doute plus dans la réalité. Ce retour du nucléaire risque de poser des problèmes politiques au sein de la majorité plurielle, à tel point qu'il n'est pas certain que cette loi de programmation pui