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Libération

Le grand écart des maires antieuro

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Malgré leurs convictions, ils doivent tout mettre en place avant le tournant du 17 février.
publié le 31 juillet 2001 à 0h12

Etre pour ou contre, telle n'est plus la question. Le 1er janvier, l'euro fera ses premiers pas et, le 17 février à minuit, le franc, lui, tirera sa révérence. Les antieuros devront s'y coller, comme les autres. A cinq mois de l'événement, le temps presse et Laurent Fabius vient de procéder à un petit rappel à l'ordre. Dans un courrier adressé aux maires, le 21 juillet, le ministre de l'Economie demande que le passage à la monnaie unique soit «soigneusement préparé». Et il compte sur chacun d'eux «pour montrer l'exemple et concourir à la réussite de cette réforme essentielle pour l'Europe et pour notre pays».

Nouveaux adeptes du grand écart, plusieurs maires doivent marier leur combat contre l'euro au niveau national et la réalité de la monnaie unique. Ainsi en est-il de l'ex-président du Mouvement des citoyens et probable candidat à l'élection présidentielle, Jean-Pierre Chevènement, qui demande que l'introduction de l'euro soit différée. Maire de Belfort (Territoire de Belfort), il doit préparer ses administrés à la monnaie européenne. Gymnastique intellectuelle assurée. S'il n'y a pas eu de campagne d'information, Elisabeth Girard, directrice du service financier de la mairie, certifie que, sur place, «Chevènement n'a pas non plus fait de discours antieuro». Cette nouvelle monnaie «doit arriver, donc tout est fait pour que cela se passe le mieux possible», explique-t-elle. Un chef de projet est chargé de préparer sa mise en place, à travers une réflexion sur les tarifs et