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Libération

Des satellites très chers qui n'ont plus peur du noir

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La loi de programmation militaire prévoit deux lancements d'ici 2008.
publié le 2 août 2001 à 0h19

Les satellites espions français vont enfin voir la nuit. La loi de programmation militaire, adoptée mardi en Conseil des ministres, prévoit le lancement en 2004 du premier des deux satellites «Hélios-II» dotés de capacités infrarouges. Le second devrait être mis en orbite quatre ans plus tard, en 2008. Jusqu'à présent, les satellites français ne voient que de jour et par beau temps. Les «images de très haute résolution d'Hélios-II conféreront à la France un bon niveau de capacité d'appréciation», assure le ministère de la Défense.

Cette vision nocturne se paiera au prix fort, car la France n'a pas réussi à convaincre ses partenaires européens de s'engager avec elle dans ce programme stratégique. A l'exception de la Belgique, qui vient d'accepter une toute petite participation de 2,5 %. Associées à la France à hauteur de 14 % et 7 % dans les satellites de première génération Hélios-I, l'Italie et l'Espagne n'ont pas rempilé. Et l'Allemagne a finalement renoncé, préférant se doter de ses propres satellites radars Sar-Lupe.

Coût. Le prix fort, il faut aller le chercher dans un rapport parlementaire rendu public début juillet par Jean-Michel Boucheron (PS, Ille-et-Vilaine). «On peut estimer le coût de possession du système Hélios-II à 14 milliards de francs», écrit-il. Soit 12 milliards d'acquisition et dix années d'exploitation à raison de 200 millions par an. «Le coût d'une image revient à 20 000 francs», conclut le député. A ce prix-là, mieux vaut ne pas gaspiller la pellicule.