Pour un peu, le Sénat allait être oublié, la faute aux échéances de 2002. Pourtant, un tiers des 306 sièges de la Haute Assemblée sera renouvelé le 23 septembre. Et si toutes les listes ne sont pas encore bouclées, il y aura de toute façon du neuf, avec l'instauration de la proportionnelle dans les départements (30 pour ce renouvellement triennal) qui élisent plus de trois sénateurs.
Au coeur du nouveau mode de scrutin, une nouveauté: l'instauration de la parité, et une conséquence concrète: une probable progression de la gauche, de l'ordre d'une dizaine de sièges. La droite est donc énervée, au point que le président (RPR) de la Haute Assemblée, Christian Poncelet, a parlé de «loi scélérate». Une colère à relativiser, les quatre groupes de la droite, majoritaire au Sénat, rassemblent, grâce à un mode de scrutin qui survalorise le poids des élus ruraux, près des deux tiers des sièges. Loin de la réalité électorale française.
Mentalités. Les premières projections estiment à seulement 5 ou 6 le nombre de femmes «supplémentaires» appelées à siéger, alors que 102 sièges sont à pourvoir et qu'il n'y a actuellement que 20 sénatrices. Pour la socialiste Michèle Sabban, secrétaire nationale chargée du droit des femmes, «le PS ne vise que très peu de sièges supplémentaires pour les femmes. Ce sera de l'ordre de un ou deux. On ne peut en espérer davantage tant que les mentalités n'auront pas changé en profondeur. D'ailleurs, nous manquons de candidates, car nombre de femmes sentent que