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Libération

Unis à la mairie par les liens du Pacs.

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Le maire PS du IXe à Paris est le premier à avoir célébré un pacte comme un mariage.
publié le 13 août 2001 à 0h23

«Le Pacs, oui. La mairie, jamais!» C'était à cette condition, en aucune manière négociable, que Lionel Jospin avait donné son feu vert au Pacs, en mars 1998. Samedi, le maire du IXe arrondissement de Paris, Jacques Bravo, a violé l'oukase. Ce n'est pas un agitateur vert mais un socialiste «rocardien catholique militant», comme il se définit, mieux connu des lecteurs de la Croix que du mensuel gay Têtu Magazine. Par cette matinée éclatante, Jacques Bravo, 57 ans, a uni Samantha, professeur de droit, et Jérôme, créateur multimédia. La veille, les jeunes gens avaient signé leur Pacs au tribunal d'instance, comme la loi l'impose, juste en face de la mairie. Le maire leur a donné ce que le curé apporte aux mariés: un «supplément d'âme». Républicaine, tout de même.

Victoire. Ceint de son écharpe tricolore, Jacques Bravo a mis à exécution la promesse faite le 2 juillet lors d'un conseil d'arrondissement. «Imposez votre chance! Serrez votre bonheur! A vous regarder ils s'habitueront!»: René Char à l'appui, après un rappel de quelques effets méconnus du Pacs et juste avant l'échange de bagues, la cérémonie avait belle allure. Pour les quelques fonctionnaires présents, elle résonnait encore des éclats de la victoire aux élections municipales, en mars. Jacques Bravo avait arraché le IXe à la droite en battant Pierre Lellouche (RPR, ex-séguiniste, rallié à la fusion avec Jean Tiberi). Pierre Lellouche a béni l'initiative de son heureux rival: «Je trouve cela plutôt sympa d'accueillir les