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Libération

Les X peinent à jouir du corps électoral.

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Par nature et par formation, les polytechniciens s'imposent mal en politique.
publié le 20 août 2001 à 0h26

Les débuts du candidat vert à la présidentielle sont difficiles. Première intervention au sommet, premier raté pour Alain Lipietz: au lendemain des journées de Corte, il se prononce en faveur de l'amnistie des nationalistes corses emprisonnés. Tollé à droite, à gauche et même chez les Verts. Désaveu de Dominique Voynet, dont il est pourtant un fidèle: Alain Lipietz «a été trop compliqué dans son expression», explique la secrétaire nationale des Verts. Verdict identique au sein de l'état-major de son parti, où l'on s'interroge déjà sur sa capacité à se faire comprendre auprès du public. C'est que, jeté dans la fosse médiatique depuis sa désignation comme candidat pour l'Elysée, Lipietz reste avant tout un polytechnicien. Avec Bruno Mégret, du Mouvement national républicain (promotion 1969), Alain Lipietz (1966) est le second candidat à la présidentielle de 2002 issu de l'Ecole polytechnique. Air assuré, ton professoral, à l'instar de Valéry Giscard d'Estaing (1944), le candidat des Verts va devoir batailler ferme pour changer l'image de «grosse tête» qui colle aux polytechniciens.

«Hiatus». Car, si la prestigieuse école compte le plus jeune président de la Ve République (VGE) parmi ses anciens élèves, les «X» n'en restent pas moins une espèce rare en politique. Leur formation les destine aux mondes de l'entreprise et de la recherche. Et ces ingénieurs rationnels et cartésiens reprochent aux politiques d'être approximatifs. «Entre la politique et la science, il y a toujours eu