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Libération

Omerta jospinienne sur la Corse.

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Pour le Premier ministre, la mort de Santoni ne menace pas le processus.
publié le 22 août 2001 à 0h27

Ne pas dramatiser. Ne pas survaloriser. Ne pas moufter. Faire le mort ­ si l'on ose écrire. Six jours après l'assassinat du leader nationaliste François Santoni, Lionel Jospin, qui rentre de vacances aujourd'hui, n'a toujours pas l'intention de s'exprimer sur le dossier corse. Ou, du moins, le fera-t-il le plus tard possible. La semaine prochaine, le chef du gouvernement devrait présenter à la télévision son calendrier économique et social de rentrée. Une intervention sur laquelle Matignon planche depuis la mi-juillet et au cours de laquelle le chef du gouvernement se contentera de réaffirmer son intention de poursuivre le processus de Matignon.

Cette stratégie du silence s'explique par la volonté de Lionel Jospin, qui a eu plusieurs échanges téléphoniques avec Daniel Vaillant, de laisser son ministre de l'Intérieur piloter cette crise. L'hôte de la place Beauvau devrait sortir du maquis médiatique vendredi. Bizarrement, jusque-là, la parole gouvernementale a surtout été portée par François Hollande, premier secrétaire du Parti socialiste, et par Jean Glavany, ministre de l'Agriculture et auteur d'un rapport parlementaire sur la Corse en 1998. Mais, surtout, pour parler, il faut avoir quelque chose à dire. Or, sur la Corse, le Premier ministre n'a, pour le moment, aucune annonce à faire.

Rivalités soldées. Il y a un an, dans un texte publié par le Nouvel Observateur, Lionel Jospin avait conditionné la deuxième étape du processus ­ la révision constitutionnelle de 2004 ­ au rét