Aubagne envoyé spécial
La présidentielle, ça se prépare. Pour justifier une candidature communiste l'année prochaine tout en restant au sein du gouvernement, Robert Hue a inventé, hier, un nouveau concept: la «distanciation positive» avec la politique de Lionel Jospin. Le secrétaire national du PCF, qui concluait l'université d'été du parti à Aubagne devant 250 militants, a attaqué la rentrée en regrettant que les Français n'aient le choix qu'«entre néolibéralisme ou social-libéralisme». Hue a multiplié les flèches contre le gouvernement. Il a qualifié la politique de Jospin de «tiède dans ses objectifs» et de «terriblement pâlichonne dans ses résultats», critiqué «les limites étroites dans lesquelles le Parti socialiste inscrit ses ambitions» et dénoncé «un étiolement des ambitions socialistes pouvant sérieusement hypothéquer toute la gauche lors des échéances 2002».
Clous. Le PCF, d'ici à la présidentielle, veut «contribuer à gauchir» la politique du gouvernement. Le Premier ministre peut donc s'attendre à des députés communistes «attentifs et combatifs» lors de l'examen du budget, d'autant qu'ils regrettent «le choix politique fabiusien de ne pas sortir des clous fixés par la Banque centrale européenne». Marie-George Buffet, qui occupera avec Hue le poste de numéro 1 du parti après le congrès extraordinaire fin octobre, a enfoncé le clou et dit partager «mot pour mot la tonalité et les propos qu'a tenus Robert Hue». «Il va falloir penser à sortir des critères de Maastricht