Arles envoyé spécial
Oxygéner la politique tient parfois de l'apnée. Prenez Juliette Wolf, qui sort en trombe de trois heures de laïus sur la spéculation. «Ça assoit. Mais c'est costaud.» Et de planter illico son regard anthracite. «J'apprends, je comprends, j'échange, je dévore.» Déçus de la politique ou néo-militants, qui sont ces contestataites de la mondialisation dont commence à s'inquiéter la gauche de gouvernement (Libération du 24 août)? Ils étaient 700 en Arles à suivre ce week-end et jusqu'à mardi , la IIe université d'Attac (lire ci-contre), l'association née en 1998. Juliette a 21 ans, et huit mois de militantisme; huit mois et une «bascule» dans sa vie. A 18 ans, elle a découvert le monde des petits boulots. «Je cherchais, en vain, des réponses à ça, dans les journaux, les syndicats. Rien.» On l'aiguille sur le Monde diplo. Plus tard, le temps de «maturer», voilà l'étudiante partie rejoindre le comité Paris XI. «Attac, c'est un espace politique sans fin. Une boîte à outils où je trouve les outils que je veux.» Tendance féministe? La voilà dans «le groupe transversal femmes et mondialisation». Soucieuse de clé économique? «Non, la mondialisation n'est pas un fait inéluctable. On peut résister.»
Fenêtre. La moyenne d'âge des adeptes du «mouvement d'éducation populaire» connaît ici un pic qu'elle n'a pas dans les 230 comités locaux ou les manifs. Profil démographique pas affiné: 60 % d'hommes, 15 % de moins de 30 ans, 70 % de 15 à 60 ans. Profil sociologique: cadr