Frangy-en-Bresse (Saône-et-Loire)
envoyé spécial
Une tablée champêtre. La chaleur d'un été qui ne veut pas partir. Un préau, des platanes. Des discours, des envolées lyriques. Il fallait bien ce décor de socialisme rural pour se réconcilier. Depuis vingt-neuf ans, à la fin août, la Fête de la rose de Frangy-en-Bresse, imaginée par Pierre Joxe, ancien député du cru, marque la rentrée politique des socialistes. Hier, le député PS Arnaud Montebourg, qui a repris la circonscription en 1997, y avait invité Raymond Forni, président de l'Assemblée nationale. Sous le soleil exactement, ils ont enterré leur querelle.
Le 27 juin, Arnaud Montebourg, grand agitateur des travées, défenseur d'une proposition de résolution visant à renvoyer Jacques Chirac devant la Haute Cour de justice, s'en était pris violemment à Raymond Forni, gardien parfois maladroit des intérêts jospiniens. «Depuis qu'il est au perchoir, monsieur Forni est devenu un militant de l'abaissement du Parlement», déclarait-il à l'Est républicain. En ajoutant: «Je regrette vraiment d'avoir participé à son élection au perchoir.» Bronca chez les députés socialistes, soutien de Jospin à Forni, excuses publiques et répétées de Montebourg, tête-à-tête. Et cette invitation à Frangy.
Congratulations. «Ce serait une erreur politique de continuer à bouder. Il faut être uni pour aller au combat», confiait hier Raymond Forni, ravi de l'hommage que constitue l'invitation. Car cette rentrée-là n'est pas «banale», comme l'a répété Lionel Jos