Faire campagne sans être candidat officiel. C'est l'exercice auquel François Bayrou va se livrer trois mois durant. Jusqu'à la mi-novembre, date à laquelle, les militants de son parti, l'UDF, réunis en congrès, le désigneront candidat à l'élection présidentielle. Après seulement, le Béarnais se lancera officiellement dans la course à l'Elysée. Le voilà ainsi contraint d'effectuer une double campagne. La première pour, selon un des proches, «exister, s'installer, entendre les problèmes des Français». La seconde pour tenter d'apparaître comme «le troisième homme», celui capable de faire un sort aux «archaïques» que sont, à ses yeux, Chirac et Jospin.
La première phase de cette campagne débute diman che. Depuis Ramatuelle (Var) où se tient l'université d'été de son parti, François Bayrou devrait prononcer un «discours de rupture». Il n'a pas d'autre choix: le député européen doit montrer sa différence pour espérer pouvoir la faire en 2002. Depuis le début de l'année, il tente de se différencier du couple exécutif. Se refusant pour l'instant aux attaques ad hominem, il s'oppose à Chirac et Jospin «parce qu'ils sont ligués pour empêcher le renouvellement de la France», assurait-il, hier, à Nice-Matin. Lui prétend incarner une «nouvelle génération» qui «dit la vérité», qui ouvre «une troisième voie». Entre la «droite républicaine» et la «gau che réaliste», entre «l'or dre» et la «générosité», entre «une pensée sociale et libérale», entre Raymond Barre et Jacques Delors. Comme Gisca