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Libération
Reportage

«La violence est trop politisée»

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Après le triple meurtre de mercredi, le XVIIIe arrondissement parisiende Daniel Vaillant ne parle que d'insécurité mais supporte mal la surenchère de la droite et l'image dégradée du quartier.
publié le 8 septembre 2001 à 0h46

Une simple feuille blanche, soulignée par un double trait noir, scotchée sur les vitres du magasin. On y lit : «Madame Claire Kostas-Reis, commerçante, connue et appréciée du quartier a été sauvagement et gratuitement assassinée dans sa boutique alors qu'elle ne souhaitait que vivre en paix et en toute tranquillité. Pourquoi ? (1).» Devant le 57, boulevard Barbès, ils sont une poignée à s'être rassemblés. Entre deux courses, ils commentent, argumentent, s'emportent, racontent.

La plupart d'entre eux ne connaissent pas la victime assassinée mercredi par un individu déséquilibré. Mais ils disent tout savoir sur l'insécurité. Ils pensent la connaître d'autant mieux qu'ils sont du XVIIIe, l'arrondissement de Bertrand Delanoë, le maire de Paris, mais aussi et surtout de Daniel Vaillant, ce ministre de l'Intérieur accusé par l'opposition de laisser la violence s'amplifier.

Une dame tout en gris, cheveux compris, raconte qu'une amie a «aperçu une dame se faire totalement dépouiller. C'était même pas la nuit». Le monsieur, plutôt jeune, plutôt propre sur lui, assure que «les policiers ont retrouvé un mec mort dans sa voiture. C'était une 405. Le pare-brise a été traversé par une balle de gros calibre. Le mec a été atteint en pleine tête. Boum !» Une jeune fille, qui semble ne pas avoir tout compris, s'émeut que «ce matin, les pompiers sont venus délivrer un jeune enfant des griffes de ses parents. Il était séquestré, enchaîné, brûlé avec des cigarettes». Renseignement pris, auprès des