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Libération
Analyse

En avant vers le passé.

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Le maintien d'Alain Lipietz risque de faire le jeu de Chevènement.
publié le 11 septembre 2001 à 0h47

Alerte! Une rupture dans le continuum de l'espace-temps menace. Ils se voulaient les régénérateurs du camp du progrès; se prétendaient la deuxième composante de la majorité plurielle; la marche de l'Histoire, et leurs scores remarqués aux dernières élections leur destinaient la place laissée vacante par un Parti communiste à l'agonie, et patatras!, les voici de retour à la case groupuscule.

Avec les cafouil lages estivaux de la candidature Lipietz qui s'éternisent, les Verts ont fait un grand pas en avant dans le passé. Dans les intentions de vote présidentiel, c'est déjà patent. Comme souvent, les petits calculs d'appareil se révèlent dévastateurs, trop alambiqués pour passer l'épreuve de l'opinion.

Logique. Pour avoir voulu éviter la concurrence d'un Mamère qu'aurait dopé une trop belle investiture présidentielle, Dominique Voynet se retrouve désormais comptable de la dégringolade d'une formation que ses quatre années de présence au gouvernement n'ont pas suffi à rendre mature. Plus Lipietz s'enfonce, plus la direction des Verts se voit contrainte de lier son sort à son polytechnicien hors profil. Cela tient de la logique suicidaire. Et cela peut s'avérer redoutable pour les intéressés et au-delà.

Déjà, cela a pour effet risible de relancer le duo Lalonde-Waechter. Ensuite, cela a surtout pour conséquence de priver le paysage d'un aiguillon écologiste moderne, en prise avec les problèmes du siècle (mondialisation, environnement, éthique, démocratie).

Illusions. Du coup, à l'op