Exercice périlleux en perspective. Ce matin en Conseil des ministres, Laurent Fabius présente l'ultime et sans doute le plus délicat projet de budget de la législature. Pour la première fois depuis l'installation de Lionel Jospin à Matignon, l'heure n'est plus à la dissimulation de «cagnottes» mais bien au raclage des fonds de tiroir : pour contenir le déficit budgétaire à 199,6 milliards de francs en 2002, le ministre de l'Economie a massivement ponctionné plusieurs établissements publics (EDF, la Caisse des dépôts et consignations, etc.). Les recettes non fiscales inscrites au budget 2002 sont supérieures de 40 milliards à celles du budget 2001, soit une hausse de 20 %...
C'est dire la difficulté qu'a rencontrée Bercy pour boucler cette loi de finances 2002. Et ce, alors même que l'hypothèse de croissance sur laquelle repose sa copie (2,5 %) est fragilisée par les attentats aux Etats-Unis dont personne ne sait de quel poids ils pèseront sur le dynamisme de l'économie mondiale.
Critiques. L'opposition a attaqué sans attendre. Dénonçant dès hier un budget 2002 «déconnecté de la réalité internationale», le député DL François d'Aubert a réclamé le report de la présentation du projet de loi de finances : «Le gouvernement serait sage de revoir sa copie avant la discussion au Parlement (en octobre) afin d'intégrer la nouvelle donne internationale», a-t-il asséné. Le député RPR de l'Yonne, Philippe Auberger, a embrayé : «Irréaliste avant mardi (jour des attentats), le budget 2002 l'