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Libération

Un budget 2002 qui sent bon la campagne

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Le projet de loi de finances navigue entre une croissance poussive et un chômage qui repart.
publié le 19 septembre 2001 à 0h51

Plus qu'un exposé budgétaire, un appel à l'union sacrée. «Nous devons empêcher le terrorisme qui a brisé des vies d'affaiblir nos économies», a lancé hier Laurent Fabius aux députés venus l'écouter présenter le projet de loi de finances pour 2002. Et le ministre des Finances de conjurer l'hémicycle : «Nous devons avoir confiance dans notre confiance.» La formule sonne comme un demi-aveu : dans une conjoncture internationale «nettement incertaine», le dernier budget de la législature doit autant au pari psychologique qu'à la prévision macroéconomique.

L'essoufflement de l'activité a pris les équipes de Bercy au dépourvu. Revue in extremis à la baisse en juin, la prévision de croissance retenue pour 2001 (2,3 %) était sujette à caution avant même les attentats aux Etats-Unis.

Coincé. Quand, début septembre, l'Insee ne table plus que sur 2,15 %, Fabius se sait coincé. Le ministre ne peut présenter aux parlementaires une hypothèse de croissance pour 2002 trop éloignée de celle enregistrée en 2001. Mais il ne peut non plus ignorer l'avertissement de ses équipes du Budget: en deçà de 2,5 % de croissance en 2002, il serait difficile de boucler «proprement» le dernier budget du gouvernement .

Dans le courant de l'été, Fabius cherche à débusquer les signes avant-coureurs d'un redémarrage de l'activité économique. Une mission dont ses conseillers s'acquittent avec zèle: le chiffre des immatriculations est rassurant, le solde de la balance commerciale s'améliore très légèrement, le moral