La gauche plurielle n'a pas de chance. Autant sa défaite municipale du mois de mars a eu droit aux feux de l'actualité, autant le succès électoral qu'elle s'apprête à engranger dimanche est promis à l'anonymat. Le renouvellement d'un tiers du Sénat devrait pourtant entraîner le gain d'une petite dizaine de sièges pour la gauche. Un séisme au regard de l'inertie qui caractérise habituellement la Haute Assemblée... Mais pas de quoi remettre en cause la majorité de droite (210 sortants sur 321 sièges), qui sortira tout juste un peu rognée du scrutin de ce week-end. Fort de ses 99 sortants, c'est le RPR qui devrait supporter l'essentiel des pertes, en abandonnant quatre à six sièges. Le groupe PS, 77 membres, espère se renforcer de cinq à six unités, tandis que le PCF (15 sortants) rêve de deux ou trois sièges supplémentaires.
Au total, 102 sièges sont remis en jeu: 94 qui représentent les 30 départements qui vont, par ordre alphabétique, de l'Indre-et-Loire aux Pyrénées-Orientales, auxquels il convient d'ajouter trois sièges pour la Réunion, quatre pour les Français de l'étranger et un pour la Nouvelle-Calédonie. A l'origine de la progression annoncée de la gauche, l'extension du mode de scrutin proportionnel à tous les départements qui élisent au moins trois sénateurs, contre cinq auparavant. Grâce à cette réforme, la gauche est assurée de battre en brèche le monopole de la droite dans une dizaine de départements qui lui offriront automatiquement un siège: l'Indre-et-Loire, l'I