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Libération

A Vincennes, Le Pen dénonce «l'ennemi qui est en nous».

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La fête des Bleu-Blanc-Rouge de moins en moins fréquentée.
publié le 24 septembre 2001 à 0h54

L'«anti-fête de l'Huma» des lepénistes ressemble de plus en plus à une fête paroissiale. Mais si l'on croise pelouse de Reuilly des curés traditionalistes en soutane, les stands de la grande kermesse des «Bleu-Blanc-Rouge» sont de moins en moins fréquentés. Ils étaient à peine 4 000 hier après-midi (11 000 selon les organisateurs) majoritairement âgés, à s'installer devant la tribune pour écouter le discours de clôture du président du Front national. Devant un parterre clairsemé, Jean-Marie Le Pen s'est offert un prêche de deux heures, émaillé par des formules toutes pastorales comme «en vérité, je vous le dis» .

«L'âme des Français». Pour le dirigeant d'extrême droite, si les terroristes ont pu frapper aux Etats-Unis comme ils pourraient le faire en France, c'est que «l'ennemi est en nous. Cela ne veut pas seulement dire une cinquième colonne, avec dans les banlieues des tireurs du style de celui de Béziers ou des pilotes kamikazes comme à New York. Non cela veut dire en nous-mêmes». Avec des accents comparables à ceux des dirigeants français des années 40 pour dénoncer les causes de la défaite, le candidat du FN à l'élection présidentielle juge que «c'est sur l'âme des Français que le mal s'est fait». Et d'appeler, dans la foulée, à la «reconquête spirituelle, à la reconquête de l'école et à la reconquête culturelle».

Pas question pour Le Pen que la France s'aligne «comme le premier des serfs ou des vassaux des Etats-Unis». Et s'il a fait respecter, hier, une minute de silen