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Libération

Croissance: Fabius optimiste contre tous

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Pour nombre d'économistes, le chiffre de 2,5% est irréaliste.
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publié le 25 septembre 2001 à 0h54

Bercy pris en flagrant délit d'aveuglement? Tel pourrait être demain le verdict de la Commission économique de la nation qui se réunit au ministère des Finances. Comme chaque année, les experts de seize banques et instituts de conjoncture vont confronter leurs analyses avec celle de l'administration. Pour la première fois depuis quatre ans, la rencontre promet d'être houleuse. Pas un économiste extérieur ne partage l'optimisme de l'entourage de Laurent Fabius quant aux perspectives économiques pour 2002. Pis: la plupart des économistes extérieurs considèrent désormais comme «manifestement excessive» voire «irréaliste» l'hypothèse de 2,5 % de croissance sur laquelle repose le projet de budget 2002 que Laurent Fabius doit défendre le 16 octobre à l'Assemblée nationale.

Désarroi. Depuis les attentats du 11 septembre, la plupart des instituts ont révisé en baisse sensible leurs scénarios économiques pour les Etats-Unis, et partant pour l'Europe et la France. Résultat: une cascade de mauvaises nouvelles pour Bercy. La banque d'affaires américaine Goldman Sachs ne table plus que sur une croissance de 1,3 % en 2002, la Deutsche Bank sur 1 %; la Société générale sur 1,1 %; la banque anglo-saxonne HSBC sur 1,5 %. Plus préoccupant encore pour Bercy, les instituts et les banques considérés comme «alliés» ne cachent plus leur désarroi: la Caisse des dépôts et consignations (CDC) qui misait, début septembre, sur un 2,4 % vient de ramener sa prévision à 1,6 %; le Crédit Lyonnais, tout en c